mercredi 27 août 2014

Le blanc, et les autres couleurs

Est-ce que je suis heureuse ? La réponse : je n'en sais rien.
Il est 20h30, les enfants attendent, ils s'occupent comme ils peuvent, ils ont faim. Au lieu de préparer le repas, j'écris ici. Voila.
J'ai tout pour être bien. Je le sais. Mais je ne le suis pas. Je sais ce que j'ai. Je ne peux pas le nier. C'est un truc tellement con, le genre de truc dont on pense, vu de l'extérieur, que la personne est faible, qu'elle ne fait pas d'efforts, qu'il suffirait qu'elle se bouge un bon coup pour que ca reparte. Un coup de pied au cul et c'est bon. J'étais la première a le penser. Mais c'est un vrai truc de merde, gluant, étouffant, enlisant. Putain de bordel, il suffit pas de secouer la jambe pour que le truc se détache en fait.
Peut être qu'écrire peut aider ? Je ne sais pas. En vérité je n'ai plus aucune certitude.

Je serais dans une chambre, seule. La chambre serait blanche, les murs blancs, les draps blancs. Par la fenêtre je ne verrais que le ciel, blanc lui aussi. Je ne verrais aucun signe d'activité extérieure. Je serais seule, et je saurais que durant plusieurs heures, beaucoup, beaucoup, je le resterais. Aucune pression, aucune contrainte, personne qui n'attendrait rien de moi, je n'existerais pas. De temps en temps, une infirmière viendrait, elle s'enquerrai de savoir si je vais bien; mais la réponse au fond ne lui importerait pas. Je ne serais qu'un numéro, anonyme parmi d'autre, la patiente de la chambre 5, et c'est tout.

Pendant toutes ces heures je me laisserais porter. Porter par quoi ? Rien, un coussin de néant. Moi et l'abime de mes pensées. Se laisser porter, et pour autant se laisser tomber. Je serais seule dans mon lit blanc. Dehors, la vie.

Ma seule préoccupation serait de savoir si je tends le bras pour prendre le livre sur la table de chevet. Ou si je donne un coup de pied pour rétablir la couverture qui aurait glissé du drap.

Et me laisser partir, jusqu'à ne plus en pouvoir. Me vider de ce trop plein qui m'étouffe et m'empêche de vivre.

La vie. Tellement de choses a faire, tellement, tellement, tellement. Des petites choses, des choses belles, des choses simples. De la couleur, de la chaleur, de la lumière, des sons, des odeurs. Des grands projets, des trucs qui démarrent doucement et qui prennent de l'ampleur. Des toutes petites choses quotidiennes, des envies simples a réaliser, des choses que je sais faire, des choses que je ne sais pas encore faire, des choses que j'apprendrais. Le champ des possibles, l'amour de mes proches, mes enfants, mon compagnon, ma famille. L'amour que j'ai pour eux.

Voila, bilan du moment. Ca va pas fort quoi.

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